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Dans le monde entier, des mouvements de désobéissance civile naissent pour revendiquer plus de justice, ils ne sont pas forcément du gout de tout le monde.
Voici le premier article d’une série, consacré à ce thème de la désobéissance civile où nous verrons les principaux arguments donnés par leurs détracteurs.
« La désobéissance civile incommode un grand nombre de personnes »
C’est vrai que le fait de bloquer un pont, une gare, un aéroport un centre commercial, une enseigne de fast food, peut donner le sentiment qu’un grand nombre de personnes sont impactées.
Une question se pose alors, est-ce normal que le fait de bloquer un pont crée de grandes perturbations ? Cette question peut sembler bizarre, mais il est vital de se la poser quand on aborde le « sytème monde » avec une approche systémique. Toutes les entreprises posent des diagnostics sur leurs processus pour mesurer les risques de rupture et le sytème monde devrait faire le même auto diagnostic pour évaluer les risques d’effondrements.
Tout le monde aujourd’hui dans notre société réalise que plus les rouages de l’économie se complexifient et plus notre modèle devient fragile et dépendant d’éléments nécessaires à l’autre bout de la planète.
Complexifier notre modèle économique comme nous l’avons fait a permis d’obtenir des choses extraordinaires pour une fraction de la population de la population Suisse, mais le prix à payer, est une rançon sans prix pour nos voisins du village terre, pour nos enfants et pour la planète.
Le risque de rupture dans les approvisionnements vont grandissants, la résilience de l’économie est de moins en moins constatée à mesure que l’on tire sur la corde.
Pour revenir sur la question d’être incommodé ; la Suisse qui est considéré comme un pays riche a pourtant une fraction grandissante de sa population qui est « incommodé » par le modèle économique dominant. Plus de 75% des suisses n’apprécient pas leur travail, la suisse connait un des taux les plus importants de suicide du monde, Malgré sa richesse matérielle, les suisses ne sont pas forcément heureux ! Pourquoi ? Parce que le modèle qu’une minorité défend n’est pas là pour défendre la vie. Le modèle qu’une minorité défend laisse de côté la planète pour privilégier les intérêts économiques.
En 20 ans le nombre de pauvres est passé de 200 000 à 800 000 personnes. D’ici 10 ans il va passer à 2 millions si rien n’est modifié (Etude du cabinet McKinsey)
Sans compter le milliard de personnes qui dans le monde gagnent moins deux dollars par jour afin de soutenir notre mode de consommation sans limite.
Après de tels arguments, les détracteurs de la désobéissance civile peuvent ils continuer à conserver leur point de vue ?
Essayons de les comprendre. Sont-ils dans le déni de la situation globale par égoïsme personnel ou pour une autre raison plus funeste ?
Ont-ils pour gourou le dieu « confort personnel » et ils relèguent la justice sociale et climatique aux oubliettes ?
Je pense qu’il est possible d’avoir ce type de langage lorsque l’on est du bon coté de la barrière, mais combien de temps ces personnes resteront du bon côté ? Car les 1% les plus riches ne seront plus dans une décennie que 0.1% car les richesses se concentrent toujours plus entre les mains de quelqu’uns. Ainsi une grande partie de la classe dite aisée se retrouvera dans la classe moyenne et cela en à peine 10 ans. Il serait donc futé que ces personnes qui ont aujourd’hui une certaine forme de pouvoir puisse l’utiliser positivement pour la bonne cause car après, cela sera trop tard ils ne seront plus une voix audible !
Ne pas soutenir ces mouvements non violent c’est finalement pour cette catégorie de la population scier la branche sur laquelle elle s’accroche et qu’elle pense qu’elle restera solide. Cela n’est malheureusement qu’un doux rêve.
La situation est vraiment opposé à ce que pensent ces détracteurs ! Nous avons finalement une toute petite minorité qui est affecté par ces actions non violentes.
Mais alors, il serait bon que ces personnes assument leurs propos et osent dire que cela les incommodent personnellement mais qu’ils n’essayent pas de dire qu’un grand nombre de personnes furent incommodées car là c’est un abus de langage, ils déforment la réalité ! Ils voient le verre a moitié plein alors qu’il est presque vide !
Je comprends que ces mouvements apportent une pointe de désagrément, mais je pense, qu’ils ont choisi de penser à nos enfants et petits enfants car là encore savez-vous quel est le degré d’incommodation que vos petits enfants auront !? Des températures régulièrement supérieures à 45-48 degrés, des niveaux de pollution ne permettant pas aux plus fragiles de sortir à l’extérieur, une nourriture hautement artificielle car les sols ne seront plus aptes à reproduire la vie….
Faisons ensemble le pari d’une société nouvelle ; revenons à la raison, soyons raisonnable !
Vivant sur une terre non extensible, ayons le courage de dire non aux courbes exponentielles (revenus distribués aux actionnaires, ressources naturelles exploitées, niveau de pollution…)
Pour le bien de notre planète et des hommes il est important de limiter les risques structurels du capitalisme en revenant à des circuits courts, des zones économiques à taille plus humaine, une vie plus empreinte de simplicité. Le bonheur sera au virage de se ralentissement dans nos modes de vie, car l’homme n’est pas fait au niveau biologique pour vivre à la vitesse d’aujourd’hui !
Que cela soit dit !
Et pour conclure relisons ensemble le préambule de la constitution suisse :
« Au nom de Dieu Tout-Puissant! Le peuple et les cantons suisses, conscients de leur responsabilité envers la Création, résolus à renouveler leur alliance pour renforcer la liberté, la démocratie, l’indépendance et la paix dans un esprit de solidarité et d’ouverture au monde, déterminés à vivre ensemble leurs diversités dans le respect de l’autre et l’équité, conscients des acquis communs et de leur devoir d’assumer leurs responsabilités envers les générations futures, sachant que seul est libre qui use de sa liberté et que la force de la communauté se mesure au bien-être du plus faible de ses membres »
Je crois que tout est dit ! Retrouvons la puissance de ses mots dans nos vies quotidiennes afin d’être fier de l’héritage que nous transmettrons aux futurs générations.