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Le virus qui se répand aujourd’hui dans le monde est un bon révélateur de l’état de santé des états, des gouvernements, des peuples.
Il est malheureux de voir comment les baisses drastiques de budgets dans les systèmes de santé imposées par Bruxelles, ne permettent pas de faire face à l’épidémie dans une part importante de pays dit développés !
De voir également comment la priorité donnée ces dernières semaines à l’économie plutôt qu’à la santé publique a fait perdre de précieuses semaines qu’il est impossible de rattraper dans la lutte contre la propagation du virus.
Les phrases suivantes en disent long sur la compétence scientifique, le courage et l’honnêteté de certains : « le virus ne connaît pas les frontières » et « les masques ne sont pas utiles pour se protéger »
La vérité est que la fermeture des frontières aux hommes aurait pu drastiquement arrêter la venue du virus. Ou au minimum, aurait pu être mise en place la prise de température systématique aux postes frontières, et que le port de masques soit rendu obligatoire pour toute la population pendant trois semaines pour permettre d’éradiquer la propagation du virus sur un territoire.
C’est clair que l’impact économique d’une fermeture de frontière serait impopulaire pour beaucoup. Mais sur la durée nous serions gagnants au niveau humain ainsi qu’économique.
Pour les masques, il faudrait avoir le courage de dire la vérité en expliquant qu’ils seraient efficaces mais que les stocks sont vides et qu’ils ne tombent pas du ciel.
Sur le plan financier, l’épidémie est une bonne excuse pour justifier l’intervention massive des banques centrales pour créer des « quantitatives leasing » autrement dit faire fonctionner la planche à billets pour essayer encore une fois comme en 2008 de sauver le système financier international qui est moribond.
Les bourses ont perdu environ 30% cette semaine dans le monde, 20% en Suisse …et la chute n’est pas terminée car depuis deux ans j’attendais le crack de l’économie mondiale, nous y voilà ! La chute va encore se prolonger d’au moins autant car le monde est en récession depuis des mois, et le virus n’est pas la cause mais le catalyseur des problèmes structurels du néo-libéralisme.
Contrairement à 2008-2009, l’économie réelle est bien plus impactée aujourd’hui et ce n’est pas l’annonce hier de la confédération de donner dix milliards pour soutenir l’économie qui va changer quelque chose. Cette somme représente cinq jours de PIB !
Si nous prenons la situation de l’Italie, son économie est à l’arrêt, nous devrions être dans la même situation sanitaire dans une durée estimée par les analystes entre 10 et 15 jours. Notre économie dépendant à plus de 50% de l’extérieur, le tsunami va être massif, le chômage va malheureusement exploser et toucher encore une fois les plus faibles.
Deux voies possibles :
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Réutiliser les recettes de 2008-2009 : création monétaire, par les banques centrales, qui entraîne une explosion de la dette et ne fait que repousser une chute qui sera démultipliée les réformes n’étant pas faites.
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Réformer le système financier et fiscal avec l’adoption des mesures suivantes :
– Politique monétaire nationale pour la France, indépendante de l’Europe,
– La création monétaire est encadrée et est au service des citoyens,
– Loi encourageant les monnaies alternatives. Possibilité d’investir jusqu’à 90% des avoirs reçus dans des projets locaux et durables,
– Loi sur les mouvements financiers (traçabilité des transactions et protection des avoirs sur le territoire),
– Taxation des transactions financières,
– Interdiction des micro-transactions boursières faites par les ordinateurs dont le seul but est la spéculation,
– Suppression des produits dérivés et spéculatifs sur les marchés financiers. Loi interdisant la spéculation,
– Démantèlement et suppression des entreprises fictives, n’ayant pas d’activités économiques réelles et qui ont pour seul objet l’optimisation fiscale, le blanchissement d’argent ; ou n’ayant pas de propriétaires identifiables.
– La distribution de dividendes est limité à 3 % de la valeur des actions pour les entreprises non encore socialisées. Le rachat des actions par les entreprises est strictement encadré.
– Taux de TVA à zéro pour les produits de première nécessité, financé par l’instauration de la TVA sur les carburants utilisés par les avions.
– Impôts drastiques sur la fortune et sur le revenu,
– Charges sociales sur les revenus générés par les robots afin d’éviter une concurrence déloyale.
Cette voie n’est pas sans douleur, ni sacrifices non plus, mais elle est la voie de la sagesse et de la responsabilité.
Le Coronavirus malgré le vent de mort qu’il sème sur son passage est une chance aujourd’hui pour nous faire redescendre sur terre des 70 dernières années où nous avons cru qu’il était possible de faire de la lévitation. Nous avons cru que la terre avait des ressources à l’infini et également qu’à partir de rien il était possible de créer des richesses.
A un moment donné il faut payer l’addition, et le plus tôt sera le mieux pour essayer d’éviter l’apocalypse à nos enfants.
A côté des mesures structurelles pour nos nations, des mesures à titre personnel devraient être prises :
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Refuser de laisser entrer la peur dans cœurs, prendre au sérieux les mesures d’hygiène et d’ouvrir nos cœurs aux autres,
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Voir dans nos villages ou quartiers comment organiser la solidarité face à la progression du virus, par exemple en soutenant les familles qui ont des enfants qui ne peuvent pas être gardés ; en allant faire les courses pour les personnes à risques ; en faisant spontanément à l’extérieur des rencontres pour conserver le lien social,
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Créer des réseaux dans l’économie locale, sociale et solidaire,
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Partager un jardin pour s’alimenter de la terre,
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Retirer ses économies des banques et avec cet argent :
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rembourser les dettes personnelles,
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Rembourser les hypothèques bancaires des logements,
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Même si la bourse a baissé ne pas acheter d’actions car la bourse va continuer à baisser,
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Investir 10% de son patrimoine en or, acheter de la terre cultivable.
Il serait génial que l’histoire puisse retenir de cet épisode virus, le virage idéologique de l’humanité et la concrétisation dans l’économie et dans la société, de la solidarité entre les hommes et les femmes !