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Dans un précédant article intitulé : « Le roman « 1984 »de G. Orwell, est il d’actualité ? », nous avons abordé la thématique de la manipulation.
Nous allons continuer sur ce sujet.
Je ne sais pas ce que vous en pensez mais je trouve que la manipulation fait presque partie intégrante de la vie ! Quand je vois comment mon enfant dès tout petit était comme un expert de ce domaine, alors qu’il n’avait pas vraiment suivi une formation ! Lorsqu’il désirait obtenir quelque chose il utilisait le levier des émotions, il commençait à crier bien fort. Plus tard lorsqu’il voyait que sa technique était inopérante avec moi, il a affiné sa technique en me faisant son visage d’ange pour lequel on ne peut rien refuser.
Avec moi il est malheureusement mal tombé car pendant des années je fus un professionnel de la manipulation. Embellir la vérité, tricher, jouer la victime, jouer sur les mots…j’étais un expert.
Je peux donc dire à travers mon expérience que la manipulation fait presque partie intégrante de la vie !
Aujourd’hui avec du recul je pourrais pourtant dire que le « presque » est un mot important. Je me rends compte que cela m’a valu beaucoup d’ennuis, de déboires, de relations altérées d’avoir franchi la ligne rouge.
Est ce que manipuler, c’est vraiment franchir la ligne rouge !? OUI, cela l’est !
Pourtant tout le monde le fait, oui mais cela n’est pas une raison ! Ah ah ah !!!
Apprenons donc à reconnaitre les situations où nous manipulons les autres et ensuite progressivement détachons nous de ce mode de fonctionnement.
Et une fois que nous aurons balayé devant notre porte, nous pourrons nous occuper de discerner les situations où les autres nous manipulent ! (D’abord enlève la poutre dans ton oeil et ensuite occupe toi de la brindille dans l’oeil de l’autre).
Provenant de l’extérieur nous avons principalement deux formes de manipulation. Notre environnement proche (famille, travail, amis, connaissances…) et la manipulation de masse (médias, lobbys, Etats, gouvernements…)
Tout d’abord, nous allons regarder la manipulation qui provient de l’environnement proche en étudiant une technique simple.
Le triangle dramatique (ou triangle de Karpmann)
Stephen Karpman, un contributeur de l’Analyse Transactionelle, nous propose un outil qui nous permet de détecter nos enfermements dans des rôles improductifs et malheureux. Nous appelons cet outil « le triangle dramatique », une sorte de triangle des Bermudes où se perd l’énergie coopérative !
– Lorsque je me sens impuissant à faire changer les choses, que je me considère victime de la situation ou des autres, j’ai envie d’abandonner ou de me soumettre ou de me rebeller. Certainement pas de coopérer !
J’endosse le rôle de « victime ».
– Lorsque je me sens angoissé face aux difficultés, lorsque j’ai peur de ne pas atteindre l’objectif, lorsque j’ai l’impression d’être seul à voir les risques, j’ai tendance à exiger des garanties, à vouloir imposer mes règles. Certainement pas à coopérer !
J’endosse le rôle de « persécuteur ».
– Lorsque je manque de confiance dans les capacités des autres mais qu’en même temps j’ai terriblement besoin qu’on reste ensemble, je suis prêt à me sacrifier pour tout faire à leur place. Certainement pas à coopérer !
J’endosse le rôle de « sauveur ».
« Victime », « Persécuteur », « Sauveur » voici les trois rôles disponibles sur la scène du triangle dramatique.
Quand gouverné par mes peurs ou mon sentiment d’impuissance, j’endosse l’un de ces rôles, j’encourage les autres à entrer en scène pour incarner les rôles complémentaires.
La victime appelle un persécuteur et un sauveur. Le persécuteur, une victime et un sauveur. Le sauveur, une victime et un persécuteur.
On est au complet ? On peut jouer … en pure perte.
Et quand l’un des trois protagonistes est à cours d’inspiration et d’énergie dans son rôle, on joue aux « trois coins » (C’est comme le jeu des quatre coins mais dans un triangle il n’y en a que trois!), on intervertit, on change de rôle.
– La victime lassée qu’on fasse tout à sa place ou révoltée des normes qu’on lui impose tente à son tour d’imposer ses règles ou de prendre tout en charge.
– Le sauveur excédé de se sacrifier se plaint de sa situation, la reproche aux autres ou exige d’eux des sacrifices identiques.
– Le persécuteur désespéré de ne pas obtenir de résultat se pose en victime ou se sacrifie pour tout faire.
Tournez manège !
Tant que les besoins des uns et des autres sont négligés, tant que j’estime l’autre, les autres, responsables de la situation, le triangle infernal engloutit l’énergie qui pourrait être mise au service de la coopération.
Heureusement, il existe une solution pour s’en sortir : Stop ! On ne bouge plus !
Je prends le temps de respirer, de me poser. Je reprends la responsabilité de ma vie, de mes actes. Je retrouve ma souveraineté.
1ère étape :
Lorsque je remarque dans le miroir des réactions des autres (qui jouent l’un des rôles complémentaires) que j’ai mis en œuvre l’un de ces comportements, la première chose que j’ai à faire est de l’accepter : Une part de moi s’est sentie effrayée, impuissante ou abandonnée parce qu’elle avait besoin de sécurité, de liberté d’action ou d’amour. C’est très naturel.
L’accepter, c’est le reconnaître. Le reconnaître, c’est pouvoir le changer.
2ème étape :
Il va suffire de m’inviter à employer d’autres comportements pour répondre à ces besoins ; Des comportements adaptés, efficaces et heureux … pour moi-même et le groupe.
– Je jouais la Victime, je minimisais mes capacités, je me laissais submerger par mes émotions, je refusais ma responsabilité, j’entretenais mon défaitisme et ma confusion.
J’ai besoin de liberté d’action. Je choisis d’incarner mon « Je Libre » (le héros), de mettre en œuvre mon imagination, de proposer, de me laisser agir spontanément, de façon autonome, avec réalisme et clarté.
– Je jouais le Persécuteur, je tentais d’imposer des règles rigides, souvent difficiles ou impossibles à appliquer, voire inutiles et parfois humiliantes.
J’ai besoin de sécurité. Je choisis d’incarner mon « Je Harmonisant » (le leader coopératif), de proposer des règles souples, utiles, applicables, respectueuses et protectrices.
– Je jouais le Sauveur, j’agissais hors de mon rôle et de mes compétences, sans attendre une demande de la part de l’autre, en me sacrifiant en faisant tout.
J’ai besoin de reconnaissance, d’intégration, de contribuer. Je choisis d’incarner mon « Je Contributif » (le souteneur coopératif), de participer par plaisir, en restant dans mon rôle, en mettant en œuvre mes compétences réelles, en respectant mes limites, à la demande de l’autre et en le laissant faire sa part.
3ème étape :
… coopérer.
Texte issu de : Colibris et UDN (Université du Nous)
A titre personnel, la connaissance de ce triangle dramatique a changé ma vie , je peux vraiment le dire ! Au bout d’une semaine j’étais à même de reconnaître les rôles que j’endossais et ceux de mes relations. Et avec quelques mois d’entrainement j’étais capable de sortir du triangle et d’avoir des relations beaucoup plus saines avec les personnes m’entourant !